"Vous êtes uniques ! Vous êtes les soldats de la réindustrialisation !" Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a réuni le 1er octobre 2013, avec Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, les 22 nouveaux "référents uniques pour les investissements" (RUI). Ces référents, nommés en juin 2013 par les préfets de région, ont pour rôle de favoriser les implantations et les relocalisations industrielles en France. Pendants des 22 commissaires au redressement productif (CRP) pour la partie investissement, ces nouveaux "attaquants du Made in France", comme les présente le ministère, seront ainsi chargés d'aider les entreprises qui souhaitent localiser ou relocaliser leurs activités à se repérer dans le maquis des aides existantes et à réduire les délais administratifs. Ils accompagneront les investisseurs dans toutes leurs démarches, demandes d'autorisation, négociations avec des opérateurs, notamment dans le domaine de l'énergie, besoins de financement…
Les RUI centraliseront l'ensemble de ces démarches, en lien avec les régions, pour surmonter les difficultés et trouver des solutions.
Du côté région, on voit arriver ces nouveaux référents avec satisfaction. "Ils seront là pour trouver des solutions dans tous les domaines, y compris environnementaux, se réjouit Jean Quessada, directeur de l'action économique, innovations et internationalisation à la région Pays de la Loire, dressant le parallèle avec la fonction de CRP qui, selon lui, "fonctionne bien". "Nous avons réussi avec le CRP de la région à nouer un dialogue à deux, avec une réunion tous les quinze jours, et chacun se débrouille pour trouver des solutions dans son domaine. Dès qu'il y a une difficulté avec l'Etat, quelle que soit l'institution publique concernée, je le contacte et il gère, témoigne-t-il. Il n'y a pas de raison que le nouveau dispositif de RUI ne fonctionne pas. Et au-delà de ces nominations, c'est aussi une nouvelle façon de faire qui se dessine."
Le directeur de l'action économique des Pays de la Loire se satisfait aussi de l'idée de montrer qu'on peut encore produire en France. "Même si le mouvement de relocalisation ne représente pas grand chose, c'est important que les industriels entendent qu'on peut recréer les conditions d'une localisation ou relocalisation gagnante à partir d'une approche globale des coûts, intégrant les coûts de transport, d'énergie, de la malfaçon… Cela permet de lever le verrou du 'on peut fabriquer en France'", signale-t-il.
Récemment interrogé par Localtis, Olivier Bouba-Olga, chercheur en sciences sociales à l'université de Poitiers, estimait que les relocalisations ne représentent que 0,3% des opérations d'investissement et de désinvestissement réalisées en France et 0,1% des emplois créés entre 2009 et 2012 (voir ci-contre notre article du 12 juillet 2013).
Lors de cette première réunion des RUI, Arnaud Montebourg a également présenté les résultats enregistrés par le nouveau logiciel Colbert 2.0, qui permet aux entreprises d'évaluer le potentiel d'un retour en France. Au 15 septembre, le site a reçu 12.000 visites, avec 338 questionnaires remplis et 32 dossiers envoyés aux référents uniques. Le ministre compte aller plus loin, avec la création d'une carte française des avantages par région, en termes d'universités, de pôles de compétitivité, de traditions ouvrières…
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