Lors de l’ouverture du 93e congrès de l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (Unccas), au Havre ce 28 mars 2024, des élus et responsables associatifs ont exprimé leur inquiétude sur les moyens consacrés à la solidarité, dans le contexte de coupes budgétaires et des réformes à venir – notamment celles de l’assurance chômage et du revenu de solidarité active. "Notre objectif, c’est de construire la société du care", mais pour cela il faut "des moyens", a alerté Luc Carvounas, président de l’Unccas.
Dans la continuité du courrier collectif adressé en janvier 2024 à la ministre des Solidarités (voir notre article), plusieurs associations d’élus et de lutte contre la pauvreté étaient présentes ce jour pour sonner l’alerte sur l’"enracinement", l’"approfondissement" et l’"élargissement" de la pauvreté en France (Daniel Golberg, président de l’Uniopss), sur la nécessité de créer "un nouveau contrat social de transition" (Noam Leandri, président du collectif Alerte) ou encore sur les "injonctions contradictoires" auxquelles sont confrontées les maires aujourd’hui (Marylène Millet, maire de Saint-Genis-Laval, coprésidente de la commission solidarités de l’AMF). "Nous allons avoir une vraie difficulté à faire face, avec nos CCAS", juge Gilles Leproust, président de Ville et Banlieue, rappelant que les budgets doivent être votés d’ici mi-avril.
Reçu en début de semaine par Catherine Vautrin, le président de l’Unccas n’a pas obtenu de garantie concernant la tenue d’une "conférence de consensus" sur la lutte contre la pauvreté, mais la ministre des Solidarités a assuré ce jour, dans un message vidéo adressé aux congressistes, qu’elle rencontrerait "prochainement" les associations signataires du courrier.
Sur le vieillissement, Luc Carvounas demande au Premier ministre de "reprendre à son compte la promesse d’Élisabeth Borne d’une grande loi de programmation". Soulignant que la ministre des Solidarités, en tant qu’élue locale, "a le même langage que l’Unccas" sur le grand âge – une approche large, impliquant l’adaptation de la société dans tous les domaines -, le président de l’Unccas se dit prêt à contribuer à de nouveaux travaux qui pourraient se tenir, lui aurait indiqué la ministre, dans le cadre du Conseil économique, social et environnemental (Cese).
Concernant les pactes locaux des solidarités, les unions départementales des CCAS sont volontaires pour travailler en lien avec les commissaires régionaux à la lutte contre la pauvreté – cela dans un deuxième temps, après une première phase de négociation entre État et départements, aurait spécifié à l’Unccas Anne Rubistein, déléguée interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté. Ces pactes locaux devraient aboutir en début d’été 2024, précise Luc Carvounas.
À travers des Assises du logement qui se tiendront à Montpellier en octobre prochain, l’Unccas souhaite également porter des propositions en matière de logement d’urgence, de logement social et d’habitat adapté au handicap et à la perte d’autonomie. Et compte beaucoup sur le projet de loi Logement, attendu pour le mois de juin, qui doit "donner aux maires les moyens d’agir".
Si les coups de rabot à venir passent si difficilement, c’est parce que les maires et les CCAS estiment qu’ils sont en première ligne "face aux crises" - c’est d’ailleurs le thème du congrès de cette année – et qu’ils ont une gestion saine des finances publiques avec des budgets votés à l’équilibre. "Si on veut bien dépenser, confions l’argent aux collectivités. Donnez-nous l’oseille !", interpelle Christophe Bouillon, président de l’Association des petites villes de France (APVF). Pendant ces trois jours – avec le rendez-vous des outre-mer qui a eu lieu le 27 mars -, les élus et leurs CCAS entendent valoriser les démarches portées localement en matière de prévention, d’animation du lien social et de lutte contre la pauvreté.
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