La participation des jeunes enfants aux activits priscolaires est lie au milieu social et au t

April 2024 · 5 minute read


Les enfants de trois ans et demi des classes sociales défavorisées et ceux vivant loin des centres urbains profitent moins des activités périscolaires. C'est ce que révèle l'Insee dans son étude "France, portrait social, édition 2020", présentée le 3 décembre 2020.

Mais au fait, pourquoi s'intéresser à la question de l'accès des jeunes enfants aux temps péri et extrascolaires ? L'Insee s'appuie sur les travaux du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) qui a forgé le concept de "temps et lieux tiers", soit "la sphère des pratiques autres que celles de la vie en famille et des apprentissages scolaires". Or l’existence de cette sphère serait "primordiale pour le développement personnel des enfants, la socialisation avec les pairs et les adultes et l’affirmation de soi". En outre, "le bien-être et la socialisation précoce des enfants, auxquels œuvrent des professionnels autres que les enseignants – agents socioéducatifs et médicaux – sont importants pour leur parcours ultérieur de vie".

Situation professionnelle

Les données analysées portent sur l'année 2014-2015, pour des enfants nés en 2011. Alors que l'instruction n'est devenue obligatoire à l'âge de trois ans qu'à la rentrée 2019, 99% de ces enfants étaient déjà inscrits à l'école. 70% la fréquentaient matin et après‑midi, 21% uniquement le matin et 8% selon un autre rythme.

Autres données globales : 51% des enfants mangeaient tous les jours à la cantine et 17% certains jours seulement. Un quart fréquentait quotidiennement le centre de loisirs et 21% à l'occasion. La fréquentation combinée de la cantine et de l'accueil périscolaire matin et soir au quotidien ne concernait que 7% des enfants âgés de trois ans et demi. À l'inverse, 40% n’utilisaient aucun service périscolaire les jours de classe.

L'explication de ces différentes formes de fréquentation des moments périscolaires tient, selon l'Insee, à la situation professionnelle des parents : "La présence au foyer durant la journée d’un membre du couple crée de la disponibilité pour s’occuper de l’enfant, tandis que deux parents en emploi peuvent plus rarement se passer de l’ensemble des dispositifs périscolaires. Réciproquement, l’allongement de la journée passée par l’enfant à l’école peut faciliter l’accès à l’emploi des parents, notamment dans les foyers monoparentaux".

C'est ainsi que 54% des enfants vivant dans un foyer où l’un des parents était sans emploi allaient uniquement en classe. De la même manière, 51% des enfants vivant dans les 20% de foyers ayant le niveau de vie le plus modeste ne fréquentaient ni la cantine ni les accueils périscolaires. À l'inverse, quand tous les parents étaient en emploi seuls 32% des enfants allaient uniquement en classe. Et dans les 20% de foyers ayant le niveau de vie le plus aisé, 26% étaient dans ce cas. Autre facteur créant des différences : l'importance de la fratrie. 34% des enfants uniques ne fréquentaient ni cantine ni accueil périscolaire. Dans les fratries de trois enfants et plus, 46% des enfants de trois ans et demi étaient dans ce cas.

Les services périscolaires plus sollicités à Paris

En termes territoriaux, l'étude met en avant la singularité de l'agglomération parisienne où seuls 8% des enfants qui allaient à l'école toute la journée ne profitaient d'aucun service périscolaire les jours de classe. Ailleurs en France, ce taux allait de 20% dans les communes hors unité urbaine à 27% dans celles de 50.000 à 199.999 habitants. Autre particularité territoriale : la fréquentation de la cantine et de l'accueil après la classe, mais sans accueil avant la classe, était trois fois plus élevée dans l'agglomération parisienne (20%) que dans les communes hors unité urbaine (6%). L'Insee y voit plusieurs explications : offre moins systématique de cantines dans les plus petites communes, emploi féminin plus répandu et temps de transport plus important dans les grandes villes notamment.

Les enfants des foyers aisés surreprésentés le mercredi

Autre angle abordé par l'Insee : les activités du mercredi, en centres de loisirs municipal ou en association. Globalement, ces activités étaient suivies par près d’un tiers des enfants de trois ans et demi. Ces enfants se répartissaient à parts égales entre centre de loisirs (17%) et activité associative spécifique (16%).

Ici, les logiques qui prévalent pour l'accueil périscolaire se retrouvent : 49% des enfants appartenant aux familles les plus aisées avaient une activité organisée le mercredi, contre 23% pour les enfants des foyers ayant le plus faible niveau de vie.

En termes géographiques, la situation est très variable. Plus la taille de la commune d'habitation est importante, plus les enfants de trois et demi fréquentaient le centre de loisirs le mercredi. On passe ainsi d'un taux de 11% chez les enfants des communes hors unité urbaine à 16% dans les communes de 50.000 habitants et plus. L'agglomération parisienne fait encore exception de manière spectaculaire : 35% des enfants y allaient au centre de loisirs le mercredi. L'activité spécifique en association est en revanche plus homogène : de 13% chez les enfants des communes hors unité urbaine à 18% pour ceux des communes de plus de 200.000 habitants. Pour l'Insee, mettre son enfant au centre de loisirs le mercredi "paraît découler en premier lieu d’impératifs de conditions de vie matérielles liées au statut familial et professionnel". Tandis que lui faire pratiquer une activité encadrée en club "paraît plutôt découler des attentes éducatives propres aux parents diplômés et financièrement à l’aise".

ncG1vNJzZmivp6x7o63NqqyenJWowaa%2B0aKrqKGimsBvstFoo5ploJa%2FtbXCoqearJmku26wxKxko52lo7K0ecSnnZqmpKh6osHXZpicrJmrtrWx0mannqqZqLCwuMCiqZ6rXZrAtXnLopyeZZGqeq61y6KcrmWjpLCqrctmnK1lkao%3D