L'Assemblée nationale a approuvé mardi en première lecture, avec 365 voix pour, 172 contre et 24 abstentions, le volet "recettes" du premier budget du quinquennat Macron, qui comprend notamment la réforme controversée de l'ISF et la fin progressive de la taxe d'habitation pour 80% des ménages.
Les députés ont également adopté, par 362 voix contre 174, la loi de programmation des finances publiques jusqu'en 2022, qui prévoit notamment un quasi-retour à l'équilibre budgétaire.
Plus précisément, les députés En Marche-MoDem ont unanimement voté pour le volet recettes du PLF, les socialistes, communistes et Insoumis tous contre, comme le groupe LR, à deux abstentions près. Les Constructifs LR-UDI ont majoritairement choisi l'abstention (19) ou le vote contre (2), mais 12 ont voté pour. Côté non inscrits, tous les députés FN, dont Marine Le Pen, ont voté contre. Les trois nationalistes ont également rejeté ce texte, tandis que les trois élus issus du PRG, telle Sylvia Pinel, se sont abstenus.
Au nom du groupe LREM, Amélie de Montchalin a défendu un budget qui "permet de réconcilier ce qui a été trop longtemps opposé", notamment "le travail et l'investissement", vantant aussi sa "justice" et en même temps son "efficacité".
Deuxième groupe de la majorité, le MoDem a voté "sans trembler" ce premier volet d'un projet de loi de finances de "transformation", selon son orateur Jean-Noël Barrot. Ce dernier a notamment salué l’ambition de retour à "une trajectoire saine des finances publiques".
A droite, la LR Véronique Louwagie a déploré un budget "insuffisamment courageux et excessivement injuste, qui fait de nombreux perdants", "propriétaires, retraités, classes moyennes" ou automobilistes, avec la hausse de la fiscalité sur le diesel.
La gauche a condamné un budget considéré comme porteur de "cadeaux aux riches", notamment par la transformation de l'ISF en impôt sur la seule fortune immobilière. Le socialiste Olivier Faure a dénoncé "un chèque en blanc sans aucune obligation imposée aux grands gagnants de ce loto fiscal", "un pari qui sera payé par les classes moyennes et populaires".
Pour Eric Coquerel (LFI), "ce budget est le plus inégalitaire de la Ve République" et institue "un bouclier du capital", avec "9 milliards pour les riches et des miettes pour 9 millions de pauvres". "Comment ce budget permettra-t-il à ceux qui peinent à boucler les fins de mois de vivre mieux ?", a renchéri le communiste Jean-Paul Dufrègne.
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