Sans évoquer encore un coup de frein brutal, les derniers chiffres sur la construction de logements à la fin février 2012, publiés par le commissariat général au développement durable (CGDD), confirment néanmoins, pour la première fois depuis plusieurs semestres, un ralentissement dans ce secteur.
Comme souvent, les chiffres sont contrastés selon les données considérées. Le ralentissement concerne le nombre de logements autorisés (permis de construire délivrés). En données CVS (corrigées des variations saisonnières) lissées, la diminution est de 1,2% sur les trois derniers mois (décembre 2011, janvier et février 2012), par rapport aux trois mois précédents. Ce recul confirme la tendance à la contraction des activités de construction de logements, qui a commencé à se manifester à l'automne 2011. Il succède à une période de progression quasi continue depuis l'été 2009, qui avait vu la fin de la chute entamée avec la crise de 2007 (voir nos articles ci-contre du 1er février 2012 et du 31 mars 2011).
En données brutes (+13,9% sur les trois dernier mois), le recul des autorisations touche essentiellement les logements individuels purs (-7,1% sur les trois derniers mois et 42.647 logements autorisés), alors que les logements individuels groupés progressent de 3,1% (18.966 autorisations) et que les logements collectifs continuent leur forte progression (+28,8%, soit 64.424 logements autorisés sur les trois derniers mois). Sur les douze derniers mois, ces trois catégories d'habitat enregistrent des évolutions respectives de -1,2%, +6,6% et +30,3%.
Si les autorisations de logements sont reparties à la baisse, les mises en chantier continuent en revanche de progresser. Cette contradiction n'est qu'apparente, compte tenu du décalage temporel entre les autorisations et les mises en chantier. Ainsi, en données CVS lissées, le nombre de logements mis en chantier progresse de 3,7% sur les trois derniers mois. L'analyse mois par mois laisse néanmoins apparaître, elle aussi, une décélération : +1,3% en décembre 2011, +1,2% en janvier 2012 et +0,8% en février.
De forts contrastes géographiques
En données brutes (+4,8% sur les trois derniers mois), on retrouve les mêmes forts contrastes entre les différentes catégories de logements. Sur les trois derniers mois, les mises en chantier reculent ainsi de 12,1% pour les logements individuels purs et de 4,2% pour les logements individuels groupés, alors qu'elles progressent de 20,8% pour les logements collectifs. Sur les douze derniers mois, ces évolutions sont respectivement de +1,5%, -1,2% et +20,8%, ce qui porte la hausse d'ensemble à +9,8%.
En termes de répartition géographique, les contrastes sont également très prononcés selon les territoires. Pour les autorisations de logements sur les douze derniers mois, les reculs concernent des départements situés dans la moitié ouest de la France et à dominante rurale. A l'inverse, le grand quart nord-est (Ile-de-France et Bourgogne comprises) et la région Paca concentrent les plus fortes hausses. En matière de mises en chantier, les reculs sont davantage dispersés sur l'ensemble du territoire, mais continuent de concerner en majorité des départements ruraux. Les hausses les plus importantes se concentrent surtout dans le grand sud (y compris Midi-Pyrénées), en Ile-de-France et en Picardie.
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