L'offre du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) a été conçue en prenant en compte l'objectif de garantir à tous les agents un égal accès à la formation, a souligné le président de l'établissement lors d'une conférence de presse le 6 novembre. Pour François Deluga, le millésime 2014 marque aussi "de manière forte" la volonté de répondre aux besoins de formation identifiés par les collectivités elles-mêmes.
En même temps, le CNFPT a inscrit dans son catalogue plusieurs formations correspondant aux "six grandes causes d'intérêt général et sociétal" pour lesquelles il a décidé de s'engager : le développement durable, la lutte contre l'illettrisme, la prise en compte du handicap, la prévention des risques psychosociaux, l'égalité femmes-hommes et la lutte contre les discriminations.
Lors de la préparation et de la mise en œuvre des sessions de formation prévues en 2014, le CNFPT va s'attacher en particulier à concevoir et tester de nouvelles méthodes en matière de pédagogie et d'apprentissage. Ce sera le cas en particulier pour les formations destinées aux agents des petites collectivités, afin de mieux répondre à leurs contraintes et à leurs attentes qui sont spécifiques, a indiqué Lyna Srun, directrice générale adjointe en charge du développement de la formation. Elle a rappelé que la moitié des agents, élus et responsables formation interrogés début 2012 par l'institut CSA pour le compte du CNFPT avait souhaité "une diversification des outils pédagogiques".
Le catalogue papier pesait trois kilos !
Pour la seconde année, le catalogue des formations est entièrement numérisé. Tout agent pourra le consulter en se connectant au site du CNFPT. Il pourra choisir de feuilleter à l'écran le catalogue, ou d'effectuer des recherches à l'aide de critères. Cela lui permettra notamment de connaître en un clic les formations dispensées à côté de son lieu de travail. Ce n'était pas si simple il y a deux ans. Les collectivités, même les plus grandes, ne disposaient que de quelques exemplaires imprimés du catalogue. L'avancée due à la dématérialisation va, entre autres, permettre aux responsables des services et aux agents de consulter aisément le catalogue des formations au moment des entretiens annuels d'évaluation, pointe Vincent Potier, directeur général du CNFPT.
D'autant que l'ergonomie de l'espace de consultation a été revue. Les améliorations souhaitées par les collectivités, après l'édition en 2012 du premier catalogue numérique, ont été prises en compte, a souligné le président du CNFPT. Cette année, les collectivités pourront notamment, à partir du catalogue général qui sera mis à jour régulièrement, concevoir "leur" catalogue en fonction de leurs priorités et de leur situation géographique.
Après avoir consulté l'offre en ligne et choisi une ou des formations, une partie des agents devra procéder à une inscription via internet. C'est une obligation depuis cette année pour ceux qui suivent une formation d'intégration. Elle va être étendue pour les autres types de formations. Mais de manière progressive. "On laisse aux collectivités le temps de s'adapter au nouveau dispositif, en fonction de leur propre stratégie interne", précise l'entourage du président du CNFPT. Qui met en avant les atouts du numérique. "Pour la majeure partie des demandes de stages, les délais des réponses passeront d'un mois ou plus, à seulement quinze jours."
"Pas de course au chiffre"
Autre nouveauté annoncée par l'opérateur public : la publication, le 4 décembre prochain, d'une nouvelle version (en ligne et au format papier) du répertoire des métiers territoriaux. L'outil décrira les 231 métiers exercés aujourd'hui dans les collectivités. Certains intitulés ont été revus, notamment pour lutter contre les représentations sexistes qu'ils peuvent parfois véhiculer.
L'offre de formation contenue dans le catalogue ne représente que 60% de toutes les formations organisées par le CNFPT, a précisé Vincent Potier. Les 40% restants correspondent à des formations "sur mesure" demandées par les collectivités.
En 2012, le CNFPT a formé 888.445 agents, au cours de 2.311.189 journées de formation (soit 17,4% de plus qu'en 2008). "On est arrivé en 2013 à un niveau satisfaisant compte tenu de nos recettes depuis le rétablissement du 1%", a estimé François Deluga. "On n'est pas dans une logique de course au chiffre", a-t-il ajouté. Pour 2014, l'établissement a programmé au total 30.588 sessions de stages.
"En revanche, on est dans une logique d'efficacité de l'argent public", a déclaré le maire du Teich. Le CNFPT entend ainsi s'approcher d'une moyenne de quinze participants à chaque session. "C'est le seul point sur lequel on a un objectif", a dit François Deluga. "Les conditions de travail et les moyens sont sanctuarisés dans le budget du CNFPT", a-t-il par ailleurs souligné, alors que le matin même, le conseil d'administration de l'établissement débattait des orientations budgétaires pour 2014.
Le 7 octobre dernier, des agents du CNFPT dans toutes les régions étaient en grève à l'appel d'un mouvement intersyndical. Deux jours plus tard, c'était au tour de certains agents du siège parisien. Ils dénonçaient une "dégradation des conditions de travail" liée notamment à une "charge de travail croissante".
Thomas Beurey / Projets publics
Catégories A et B : consensus pour augmenter la durée des formations d'intégration
Les syndicats et les élus locaux sont unanimes depuis plus d'un an. Le président du CNFPT en convient également : il serait pertinent d'augmenter le nombre de jours de la formation d'intégration des agents des catégories A et B, tombé à cinq avec la loi du 19 février 2007. Mais le gouvernement n'a pas pour l'instant donné suite à la demande. François Deluga a donc écrit il y a un mois à la ministre en charge de la fonction publique. Le but : "relancer la machine".
Du côté des employeurs comme des responsables syndicaux, on évoque une nouvelle durée de dix jours, sans que ce chiffre n'ait été encore acté. L'idée serait, de plus, de créer des modules de formation spécifiques pour les lauréats des concours internes, dont les attentes ne sont pas les mêmes que celles des lauréats des concours externes.
Les modifications pourraient intervenir via de simples mesures réglementaires. Elles généreraient un coût supplémentaire d'environ trois millions d'euros pour le CNFPT. Qui se dit prêt à y faire face. Les économies de gestion réalisées chaque année par l'établissement (notamment sur l'immobilier) sont affectées à "l'augmentation de l'enveloppe de formation", explique Vincent Potier. T.B.
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