Invitée de la Convention des maires de Provence-Alpes-Côte d'Azur, à Marseille ce 14 novembre, Elisabeth Borne a signé avec Renaud Muselier, président de la région, le premier protocole d'expérimentation entre l'Etat et une région dans le domaine de la planification écologique. Lors de son discours, la Première ministre a reconnu que la région Paca "dotée d'une biodiversité et de paysages exceptionnels, fait partie des plus touchées, des plus concernées par la montée des températures et par les événements climatiques extrêmes". Entre les Alpes et le littoral méditerranéen, entre la vallée du Rhône et la plaine de la Crau, ce territoire est selon elle "un laboratoire idéal de la planification écologique". En outre, a-t-elle salué, dès 2017, la région a mis l'adaptation et la lutte contre le changement climatique au cœur de son action avec son plan Climat "Une Cop d'avance". Ce plan a été renouvelé en 2021, en fixant à 40% du budget régional le niveau des engagements financiers en faveur des enjeux du changement climatique organisés autour de six axes (l'air, la mer, la terre, l'énergie, les déchets, la vie au quotidien).
Programme global
Selon le protocole conclu ce 14 novembre, Paca a pour ambition de développer un programme global pour devenir une région "100% engagée pour le climat" et construire un budget vert dès 2023. Il s'agit aujourd'hui de "poser les bases de cette démarche pionnière qui aboutira d'ici avril prochain à un programme commun d'actions pour la planification écologique", cette démarche s'appuyant "sur l'ensemble des financements européens, nationaux et régionaux disponibles, ainsi que sur le Fonds vert d'accélération de la transition écologique dans les territoires lancé dès 2023". 30 milliards d'euros devraient ainsi être investis dans les cinq ans à venir.
Huit priorités
L'Etat et la région s'engagent autour de huit priorités opérationnelles :
- la décarbonation de l’industrie, en particulier sur la zone de Fos-sur-Mer, qui représente à elle seule 20% des émissions industrielles nationales. L'ambition de diviser par deux ses émissions sur les 10 prochaines années. Cette stratégie passera notamment par le développement de l’hydrogène bas-carbone et l’utilisation de chaleur renouvelable ;
- la production d'énergie renouvelable, notamment avec le développement des capacités éoliennes en mer, et une délégation de fonds de l’Ademe à la région ;
- la sobriété foncière, Etat et région s'engageant à décliner "dans la concertation" l'objectif de division par deux de l'artificialisation des sols dans la décennie, "en cohérence avec les différentes strates de collectivités et avec une répartition différenciée selon les enjeux locaux" ;
- la rénovation des bâtiments, la région prévoyant d'amplifier ses efforts sur son patrimoine et pour accompagner la rénovation énergétique des logements, notamment pour les ménages des classes moyennes ;
- les mobilités décarbonées, notamment dans le cadre du volet mobilités du contrat de plan Etat-région (CPER) ;
- la préservation de la ressource en eau pour laquelle la Région reçoit une mission d’animation et de concertation dans le domaine de la gestion et de la protection de la ressource en eau. Des "Etats régionaux de l’eau" seront ainsi organisés avec les collectivités, la Société du Canal de Provence et l’ensemble des acteurs du dossier au premier trimestre 2023 ;
- la protection des forêts avec une accélération de la plantation d’arbres dans le cadre du Plan régional "5 millions d’arbres" et avec la lutte contre les incendies dans le cadre du Plan régional "Guerre du feu" ;
- la réduction de la pollution liée aux activités portuaires notamment en matière d’électrification des quais dans le cadre du Plan régional "Escales zéro fumée".
Un comité de pilotage de cette expérimentation, présidé par le préfet de région Christophe Mirmand et le président de la région, se réunira tous les six mois.
100 millions d'euros supplémentaires pour les agences de l'eauLa Première ministre, Elisabeth Borne, a annoncé ce 14 novembre à Marseille une augmentation de 100 millions d'euros des moyens pour les agences de l'eau dont 40 millions d'euros pour l'agence Rhône-Méditerranée-Corse. "Avec ces moyens supplémentaires, l'agence pourra notamment mettre en place des projets pour prévenir les sécheresses qui vont, malheureusement, se multiplier", a-t-elle souligné, rappelant que "le dérèglement climatique rend d'autant plus nécessaire notre travail commun pour préserver les ressources en eau". "Je souhaite que nous nous engagions davantage pour améliorer la performance des réseaux d'irrigation et pour une plus grande réutilisation des eaux usées traitées", a affirmé la cheffe du gouvernement. Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, avait affirmé en septembre que le budget 2023 devait "sanctuariser les moyens des agences de l'eau (2,2 milliards d'euros) pour assurer une meilleure gestion de la ressource et mieux prévenir les crises". |
ncG1vNJzZmivp6x7o63NqqyenJWowaa%2B0aKrqKGimsBvstFop6WZnp6zqq%2FAraCopl2asLC4zqCgqq2VYr2zu9WepZydXZa5sbHSZpqorJVisaLG1KtknKCfnsCqsYycpqallWK%2FprPIqKVmqJmhvLWx